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L'annonce : Le tremblement d'une annonce éruptive ou une vaste fumisterie?

  • Isa
  • 16 sept.
  • 3 min de lecture

Phase 1 : Semblable à une éruption volcanique, l'annonce de mon cancer s'est précédé d'un tremblement qui m'a laissée scotchée sur ma chaise. J'étais figée car mon sang était en train de se glacer avant l'éruption. Tétanisée par la peur, la honte, le désarroi et l'impuissance face à l'inéluctable : la mort. Parce que oui, disons le, le cancer c'est faire face à sa propre mort...cette putain de mort dont je ne veux pas entendre parler ni même imaginer ou prendre en compte dans un déni absolu. "Ah bon! parce que je peux mourir, moi Isabelle?" Cela étant, c'est un sujet vaste dont j'en parlerai un peu plus tard dans un autre post.

Phase 2 : Passé ce tremblement qui annonce la menace du pire et de la trahison, la phase éruptive entre en action. C'est celle du : "putain de merdre, faut fuir!". A ce moment-là, l'adrénaline et le cortisol s'agitent, les paroles de mon médecin oncologue deviennent fumeuses, floues, comme en arrière plan, inaudibles....bref du blablabla en mode "qu'est-ce qu'elle me raconte cette connasse" (je vous avais prévenu que j'utiliserais un langage cru, tel quel). Une vaste fumisterie. Je ne saurais même plus dire ce qu'elle m'a dit à ce moment-là. Comme je ne pouvais pas fuir en prenant mes jambes à mon cou étant donné que la sidération me bloquait sur ma chaise, irrémédiablement, mes jambes se mettent à balancer d'avant en derrière assise sur ma chaise. Mes pensées se dispersent complètement dans le déni. J'en arrive même à penser si j'avais bien fermé la porte de chez moi en partant ou encore si j'avais assez de PQ chez moi ou si je devais en racheter....un peu plus ironiquement, je pense avoir eu bien raison de penser cela, car au vu des effets secondaires des traitements que j'allais devoir endurer, avoir assez de PQ chez moi était bien justifié....ah!!! la psychologie analytique humaine est formidable...MDR.

Phase 3 : Ensuite, lorsque la phase éruptive qui détruit tout, massacre tous les idéaux, les prévisions, les projets, les théories, les rêves...etc, il y a la phase d'accalmie. Cette phase d'accalmie est pernicieuse, car elle me fait croire que tout va bien aller, qu'elle va me rassurer, mais que dalle....Pour ma part, oui c'est vrai, les sensations physiques se dissipent, le coeur ralenti, le tremblement disparait. Par contre, cette phase d'accalmie du corps physique ouvre le champs du mental et laisse place aux incessants questionnements. Cette phase est presque la pire pour moi car elle m'entraine dans un jeu dangereux, celui du scénario de films d'Hollywood. A mon grand regret, il n'y a pas d'acteurs comme Georges Clooney, Hugh Grant, Julia Roberts dignes d'une comédie romantique, cul cul la praline. On serait plutôt dans une version gore d'un film de Noël tourné dans une vieille auberge sombre avec un père noël sur un tricycle et où tout le monde crève à la fin. Vous voyez ce que je veux dire ? Non, ouf tant mieux pour vous.

Phase 4 : La dernière phase, c'est celle où je vis en permanence, c'est-à-dire revenir à la phase 1, puis phase 2, phase 3, phase 4. Bon de temps en temps, il y a un peu de créativité tout de même en commençant par la phase 2, ensuite la phase 4 ou inversement. Cela met un peu de piment et de surprise à ma vie passionnante.


A suivre....



ree

 
 
 

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